Tibet, Ric Hochet, Piège pour Ric Hochet, 1965, Couverture du N° 29 (édition belge) et N° 880 (édition française) du journal Tintin

Ric Hochet, 1965
Piège pour Ric Hochet
Couverture du N° 29 (édition belge) et N° 880 (édition française) du journal Tintin
India ink on paper
23,5 x 21 cm ( 9,06 x 8,27 in )
Sigend bottom right
id. 34264

Pendant plus de quarante ans, Ric Hochet fut l'un des fers de lance du « Journal Tintin ». Né de la complicité entre le dessinateur Tibet et le scénariste-romancier féru de récits policières André-Paul Duchâteau, le jeune enquêteur se partagea tout d'abord entre courts récits de bande dessinée et jeux à énigmes, avant de mener des aventures au long cours, et devenir ainsi l'une des plus longues séries du franco-belge. Cette éclosion s'est déroulée dans les années 1960, alors que Tibet est maintenant devenu un expert de la bande dessinée réaliste, comme en témoigne les nombreuses planches originales qu'il nous a laissée, et que Duchâteau est devenu un habile maître du suspense.

L'aventure au long cours intitulée « Piège pour Ric Hochet » et qui sera reprise plus tard dans le tome 5 au Lombard, marque d'ailleurs un tournant dans la série. Non seulement, toute cette aventure se déclenche par le fruit du hasard, mais surtout il permet de mieux rentrer dans l'intimité des personnages. On en apprend tout d'abord plus sur la personnalité du Commissaire Bourdon, dominant au Quai des Orfèvres, mais plutôt docile sous le regard de sa sœur. Puis surtout, on fait connaissance avec sa petite-nièce Nadine. Pour sa première apparition dans la série, on peut dire que sa rencontre avec Ric n'est pas des plus calmes. Nadine devient d'ailleurs l'un des personnages centraux de cette bande dessinée pleine de rebondissements, de quoi pousser Ric Hochet à sauter en parachute pour tenter de sauver la belle jeune femme des griffes (animales et humaines) qui la retiennent en captivité.

Cette couverture originale, à la fois très réaliste et pleine de promesses d'action, fut donc réalisée pour lancer « Piège pour Ric Hochet » dans « Le Journal Tintin », dans le numéro qui entamait cette aventure. Un dessin qui demanda d'ailleurs un sérieux investissement de la part de Tibet, tant dans le cadrage, le mouvement que les détails. Il est à noter que cette perspective n'apparaît d'ailleurs pas dans la planche concernée (la 41), sans doute parce que Tibet comptait peut-être l'utiliser comme couverture de son futur album, avant de préférer une autre présentation où Nadine apparaissait. Avec le recul, cette couverture originale devient ainsi un magnifique hors-texte, situé à l'un des plus beaux moments d'action des péripéties vécues par notre détective.