Bien avant que la
déferlante manga ne s'abatte sur l'Europe, il y avait Michetz, alias Marc
Degroide. Passionné depuis des temps immémoriaux par le Japon médiéval et les
arts martiaux, il a placé l'Empire du Soleil levant au coeur de son travail. Il
maîtrise le judo, le kendo, ou encore l'iaï ; et, tel le dernier samouraï, ne
se sépare jamais de son sabre. Ce qu'il ne manque pas de rappeler régulièrement
à ses camarades d'atelier dans la série Le Gang Mazda.
Né en 1951 à Ixelles,
Michetz fait ses débuts au studio Graton. Très vite, il développe ses propres
histoires (Mutsuro et Hito le Banni), déjà consacrées au pays qui
le fascine tant. Mais ces premiers récits ne sont que les prémices d'un projet
beaucoup plus ambitieux qu'il débute en 1983, dans les pages du Journal de
Spirou, avec la complicité du scénariste Bosse. Avec Kogaratsu,
Michetz explore l'une des figures de la littérature du Japon médiéval : le rōnin.
Immortalisé par Masaki Kobayashi dans le long-métrage Hara-kiri, ce type
de personnage est à l'époque encore inédit dans la bande dessinée franco-belge.
Grâce au succès de son samouraï sans maître, Michetz
peut se consacrer pleinement au développement de Kogaratsu. Entre deux
albums, il dessine aussi le diptyque Tako (scénario de Yann), et donne
libre cours à son dessin dans plusieurs porte-folio dont Japon et Exorcisme.